L’ARCHEVÊQUE DE YAOUNDÉ OUVRE LES TRAVAUX

Marcelline MANGA / Celcom / SG / CENC

Le 1er Forum de la FCC se tient sous un climat de préoccupations, suite à la récente suppression par l’Administration Trump de 83 % des programmes de l’agence de développement USAID, qui jusque-là représentaient une part conséquente de l’aide humanitaire mondiale. La fermeture américaine du robinet de la « Charité » n’aura cependant pas suffi à détourner l’Archevêque de Yaoundé de sa conviction : celle de voir surgir une action réfléchie et concertée de la Caritas, à même de donner, à long terme, le sourire aux pauvres.

Mgr Jean MBARGA n’a pas hésité, à l’entame de son propos inaugural, à saluer le 1er Forum de la FCC comme « un acte prophétique qui proclame aux yeux du monde que la Caritas vit et vivra ».

En rappel, cette Caritas, appelée à vivre, fut créée au sein de la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC) en 1971. Dès lors, les évêques ont à cœur de doter cette structure de charité d’un statut juridique pouvant lui permettre d’évoluer vers une autonomie financière et un plein épanouissement. La Caritas connaîtra donc diverses appellations jusqu’en 2019, où le statut de Fondation lui sera conféré par l’Administration camerounaise, d’où l’appellation actuelle de Fondation Caritas Cameroun.

Loin d’être une ONG telle qu’on la connaît, la Caritas est une organisation de l’Église à l’échelle universelle. Au Cameroun, elle est constituée en un réseau composé de 26 Caritas Diocésaines, qui contribuent au développement durable en faveur des populations. Face au marasme économique nourri ces jours-ci par la mesure américaine évoquée plus haut, il revient à la Fondation Caritas Cameroun de mettre sur pied des stratégies pour continuer à vivre et à faire vivre les populations.

Pour l’Abbé Barthélémy NKOA, Coordonnateur National de la FCC, « l’heure est aux initiatives endogènes pour faire efficacement face aux problèmes de pauvreté qui sont les nôtres », d’où l’appel des évêques à une forte mobilisation aux fins de provoquer un engagement et une adhésion de tous et de chacun autour de la cause des pauvres à travers les Caritas diocésaines.

Cette main tendue des évêques doit être précédée d’une catéchèse, permettant avant tout aux uns et aux autres d’accéder à l’intelligence même de la Caritas, laquelle, selon Mgr Jean MBARGA, s’acquiert à la lumière de l’Eucharistie. Car, a-t-il affirmé, « le paradigme millénaire a fait ses preuves et constitue sans conteste le modèle sur lequel la Caritas est calquée : elle se construit, se réalise, s’épanouit et progresse », ajoutant qu’« il est essentiel que l’Eucharistie soit la joie des pauvres et des marginalisés ».

Mgr Jean MBARGA a invité l’auditoire à « toujours lever les yeux pour se rendre compte de la misère qu’il y a autour de nous ». Mais, conscient des sacrifices qu’exige un engagement authentique dans une action caritative aujourd’hui, le Prélat en a appelé à l’humilité, à la prière et à la fidélité à l’Évangile, car « seule la grâce de Dieu est capable de rendre le cœur de l’homme sensible à la misère de l’autre », a-t-il conclu.

Avant de déclarer ouvertes les assises du 1er Forum de la FCC, l’Archevêque de Yaoundé a souhaité que les travaux du forum soient à l’image de l’Eucharistie : réflexifs, actifs et caritatifs.

Conçu pour être une plateforme d’échanges avec les partenaires autour de diverses thématiques, le Forum, qui se tient sur trois jours, du 08 au 10 mai 2025, permettra aux Caritas diocésaines de communiquer exhaustivement sur leurs domaines d’intervention et de mettre en relief, sous la panoplie de chapiteaux prévus à cet effet, leur savoir-faire.