Réflexion pour le Mois Missionnaire d’Octobre / Dimanche des Missions 2025

Conférence Episcopale Nationale du Cameroun > Actualité & évènements > Publications > Archives > Réflexion pour le Mois Missionnaire d’Octobre / Dimanche des Missions 2025

Thème : Missionnaires de l’Espérance parmi tous les peuples

Frères et sœurs dans le Christ, toute l’Église célèbre ce mois d’octobre comme le Mois Missionnaire, ainsi que le Dimanche Mondial des Missions, le 19 octobre 2025. Le pape François nous propose le thème : « Missionnaires de l’Espérance parmi tous les peuples ». En cette Année Jubilaire 2025, annoncée par la Bulle Spes Non Confundit — c’est-à-dire « L’espérance ne déçoit pas » — le Saint-Père nous invite non seulement à parler d’espérance, mais à la vivre, la porter et la répandre là où nous sommes.

Dans un monde marqué par la guerre, la pauvreté, l’instabilité politique et la solitude silencieuse de nombreux cœurs, le pape nous dit : Ne baissez pas les bras. Portez l’espérance. Partagez-la. Vivez-la. Les Écritures nous offrent trois images de ce que signifie être missionnaire de l’espérance : la persévérance dans la prière, le soutien dans la communion, et la fidélité dans la proclamation du message d’espérance. Le Jubilé nous appelle à ouvrir grand la porte de nos cœurs pour que cette espérance puisse passer à travers nous vers les autres.

Dans l’Évangile du Dimanche des Missions 2025, Jésus nous parle d’une pauvre veuve qui refuse de cesser de demander justice jusqu’à ce qu’elle soit entendue. Elle n’a ni influence, ni argent, ni pouvoir, et pourtant elle triomphe parce qu’elle ne perd pas courage dans son espérance. Le pape François affirme : « Les missionnaires de l’espérance sont des hommes et des femmes de prière… la personne qui espère est une personne qui prie. » La détermination de la veuve reflète l’esprit missionnaire : lorsque les difficultés surgissent, lorsque les réponses tardent, nous ne renonçons pas. La prière entretient l’espérance, et l’espérance soutient la mission. Le pape nous rappelle que « l’espérance grandit lorsqu’elle est nourrie par la prière, car la prière nous ouvre aux promesses de Dieu et renforce notre confiance en sa fidélité. »

Ainsi, la première marque d’un missionnaire de l’espérance est de ne jamais perdre courage. La mission ne naît pas de stratégies humaines, mais de genoux pliés devant le Seigneur. Le missionnaire qui prie est comme la veuve : persévérant, audacieux, refusant d’être réduit au silence par les structures d’injustice. Mais remarquons ceci : la prière n’est pas seulement une force personnelle, elle invite aussi les autres à nous rejoindre. Ce qui nous amène à Moïse.

Dans la première lecture du Dimanche des Missions 2025, Moïse se tient en prière, les bras levés, pendant qu’Israël combat Amalek. Lorsque ses bras deviennent fatigués, Aaron et Hur se tiennent à ses côtés et les soutiennent. La victoire vient parce qu’ils ne le laissent pas tomber. Le pape François souligne que « personne ne porte la mission seule ; nous sommes envoyés en communauté, soutenus par les prières et les sacrifices des autres. » Nous voyons ici le lien : la prière persévérante a besoin d’une communauté solidaire.

Le missionnaire sur le terrain dépend des fidèles restés à la maison ; la paroisse en difficulté a besoin du soutien de l’Église universelle ; le prêtre a besoin de la foi de son peuple, et le peuple a besoin de l’encouragement de son pasteur. La mission n’est pas « mon œuvre » ou « ton œuvre », non, c’est notre œuvre avec Dieu.

Saint Paul, dans la deuxième lecture du Dimanche des Missions 2025, approfondit encore ce lien : il exhorte Timothée à « proclamer la Parole, avec persévérance, que cela soit opportun ou non. » L’espérance n’est pas faite pour être cachée ; elle doit être proclamée, vécue et partagée. C’est pourquoi le pape insiste : « Proclamer le Christ, c’est offrir l’espérance à ceux qui se sentent oubliés, abandonnés ou condamnés. » Voilà pourquoi notre mission est urgente : car des cœurs attendent que quelqu’un leur dise : « Dieu ne t’a pas oublié. »

Lorsque nous sommes fortifiés par la prière et soutenus par la communauté, nous trouvons le courage de semer l’espérance dans le monde. Et cette proclamation ne se limite pas à la chaire : elle se vit dans les foyers, les écoles, les marchés, les bureaux, et même dans la sphère politique. Partout où il y a découragement, nous portons la Parole de Dieu comme lumière.

Le Jubilé donne à tout cela un cadre. Les Portes Saintes ouvertes à Rome et dans les cathédrales du monde entier sont le signe que la miséricorde de Dieu est toujours ouverte pour nous. Mais le pape François nous rappelle : « La véritable porte de l’espérance, c’est le cœur qui accueille le Christ et le laisse nous envoyer. » Le Dimanche des Missions est ce moment pour ouvrir plus largement la porte de notre cœur. Pour dire : « Seigneur, envoie-moi vers ceux qui n’ont plus d’espérance, en commençant ici, dans ma famille, mon quartier, ma paroisse. »

Ainsi, lorsque notre prière est persévérante, notre soutien mutuel, et notre proclamation audacieuse, cette porte du cœur s’ouvre grand. Alors, comme la veuve, comme Moïse, comme Paul, nous devenons de véritables missionnaires de l’espérance, apportant le baume de la consolation divine à ceux qui sont dans la détresse.

Frères et sœurs bien-aimés, ces tâches ne sont pas séparées, elles forment un seul chemin missionnaire :

  • Priez comme la veuve, pour que l’espérance vive en vous.
  • Soutenez comme Aaron et Hur, pour que l’espérance soit partagée entre nous.
  • Proclamez comme Paul, pour que l’espérance atteigne ceux qui sont au-delà de nous.
  • Ouvrez votre cœur comme la Porte Jubilaire, pour que l’espérance coule à travers vous vers le monde.

En ce Dimanche Mondial des Missions, renouvelons notre appel baptismal à être Missionnaires de l’Espérance parmi tous les peuples. Que notre prière ne faiblisse jamais. Que nos bras relèvent ceux qui chancellent. Que nos voix proclament la miséricorde de Dieu et ravivent l’espérance chez les désespérés. Et que la grâce jubilaire de cette année fasse de nous des signes visibles de l’espérance.

Que ce jour marque un nouveau départ pour vous, pour moi, pour nos communautés, alors que nous marchons ensemble dans la foi, le soutien, le courage et l’espérance, construisant le Royaume de Dieu en notre temps.

Au centre de toute mission se trouve l’Eucharistie, le cœur d’où jaillit l’espérance. Dans la Bulle jubilaire Spes Non Confundit, le pape François écrit : « L’Eucharistie est le sacrement dans lequel l’espérance devient tangible, car le Christ y est réellement présent comme nourriture et compagnon de route. » Si nous voulons être des missionnaires de l’espérance, nous devons d’abord puiser à cette source. La force de prier comme la veuve, de soutenir comme Aaron et Hur, et de proclamer comme Paul, vient toute entière de Jésus dans l’Eucharistie.

C’est pourquoi j’invite chacun à lever les yeux vers Jésus lorsqu’il sera élevé sur l’autel, et à dire : « Viens habiter mon cœur, Seigneur Jésus, et fais de moi un véritable Missionnaire de l’espérance » Par le Christ notre Seigneur. Amen.

À l’image d’Aaron et Hur, que notre soutien au Saint-Père — notamment par le soutien financier aux missions — bâtisse une solidarité missionnaire et ouvre de vastes courants de croissance et de renouveau spirituel, pastoral et sacramentel dans les territoires qui en ont besoin.

Rev. Fr. Cletus Ashu Amah
National Director — Pontifical Mission Societies (PMS), Cameroon

Post Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *